samedi 31 août 2013

Une belle oeuvre. Appréhension sensorielle, questionnements et courts-circuits...



L'Ile des faisans ; oeuvre découverte par le biais d'une Newsletter reçue... comme au hasard...

Une oeuvre contemporaine très forte, en prise sur des questions qui taraudent la planète, et qui, d'emblée, brouillant les images, est apparue en phase avec nos interrogations sur le monde et donc sur l'art, la connaissance, l'action.

Une oeuvre distanciant au sens brechtien du terme, avec le song de la Bidassoa. Une oeuvre à l'origine de la rencontre avec Didier Tallagrand,
                                         son créateur,
                                                un créateur qui prend le temps avant de distiller ses créations...


Un lieu évoqué connu.

Avec le Rhône et les lônes, une végétation luxuriante, peuplée, habitée de castors, proche d'arbouses, de poires et de figues... Le Rhône et ses péniches, ses mariniers, le port de Saint-Etienne-des-Sorts,  ses légendes, son imaginaire - la Tarasque  et la foire de Beaucaire - sa vie passée dont témoigne la lecture par Alain Girard du plafond de la Maison des Chevaliers. Et les marques aussi sur les murs de Pont-Saint-Esprit, des niveaux datés  des inondations...


Marcoule, la moitié des enseignantes, en circonscription de Bagnols-sur-Cèze il y a vingt-cinq ans, étaient épouses d'ingénieurs ou techniciens travaillant à Marcoule, l'autre moitié, en bonne part, épouses de viticulteurs... Les recherches scientifiques & techniques - le SPI conception de robots pour travail en milieu contaminé - et la vitrification des déchets, le savoir-faire de ceux qui y travaillaient, les questionnements portant sur les rencontres-travaux  art abstrait du 20ème siècle & "photos-traces" du mouvement de particules élémentaires.  Et ces petits papiers bien connus interrogeant nuage venant de l'Est et pluies ocres arrivant du Sahara...Un temps prestigieux avec la perspective d'un recyclage résolvant pour longtemps et proprement  les besoins énergétiques de la planète ?

A une époque d'avant la séparation imposée du CEA et de la Cogema, de certain forage et de certains choix...

Et quand tout de même, le tableau de  Mendéléiev  finit de  se remplir, inexorablement... La preuve irréfutable de la puissance des mathématiques et de l'intelligence. (1)...


Donc, la complexité, et ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain...
Ni s'en laisser conter...
Mais augmenter vigilance...
Et exigences!

Ce pour la morale de l'histoire....
Mais la morale de l'histoire fait partie de l'histoire
Donc elle nous concerne.

D'ailleurs le justificatif pédagogique utilitaire
s'il en fallait un,
est évident...

Où brouiller les cartes permet de mieux apprendre à discrimer et à ne pas se laisser embrouillé... 
Course d'orientation pédagogique  en amas d'images ou en image...

Ou les vertus de la tautologie ? 



Superposition de planches photos issues de Google Images


La force de cette page vert-jaune de "l'île aux faisans" (2) de Tallagrand, où se profile sous un air/eau couleur de soufre volcanique, une archéologie industrielle qui porte sur du récent sinon de l'actuel  et semble poser des enjeux couleur d'origine ou de fin...

Et en même temps un certain optimisme sourd de ces pages-images, non tant par ces contrats où les échanges de femmes mettent fin à la guerre entre la France et l'Espagne, que par la puissance montrée de l'art comme activité humaine ouvrant - avant les sciences et les techniques (3) - puis avec elles, la voie  au développement des connaissances - ces connaissances indispensables, y compris à la nécessaire  intervention citoyenne.

Ceci  est évidemment interprétation personnelle n'engageant qu'une lecture d'une oeuvre en un lieu donné, à un moment donné, où jouent les perceptions sensorielles (4)...  Une interprétation que l'emploi suscité un moment in situ, en chemin poudreux, du terme "archéologie industrielle", a fait prendre comme mayonnaise.

Et puis îles, archipels du monde de Glissant dont nous avons parlé après visites d'expositions Barcelo en Avignon...
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Un travail qui, bien que très différent, nous renvoie à celui de  Loris Gréaud, découvert chez Yvon Lambert Paris...

Où l'animalité est abordée plus crûment que par simples masques, et contrôlée.

Par ailleurs, de part et d'autre, l'ambiguité de certaines obsolescences, comme lorsque dans le Gard tombent les pluies de sable, et qu'ailleurs, ces drônes mortifères s'activent, dont on sait aussi, qu'ils peuvent annihiler toute vie privée ; mais, par ailleurs, ces captations des fonds sonores par Gréaud, en fosses océanes  où se développe une vie inconnue... Ou l'ambivalente statufication conférant jeunesse éternelle aux belles princesses échangées en Bidassoa...

Deux oeuvres qui, au travers d'histoires on ne peut plus différentes, semblent poser des questions de même ordre en matière de la maîtrise des usages et évènements et donc de la conception de technologies émergentes  et de la responsabilité collective, tout au long de leur gestation, de leur emploi et de leur éventuel démantèlement...

Sous-jacente aussi à ces deux oeuvres  la question de la guerre et de la paix.. Le traité des Pyrénées en île des faisans de la Bidassoa qui mit fin à la guerre entre l'Espagne et la France, ou les drônes actuels pour contrôle de ? De quoi exactement ? 

Des oeuvres d'art contemporain qui ne répondent  pas à des questions autres qu'artistiques, mais qui, pointant la complexité,  ouvrent, comme toute démarche artistique, questionnements, voies à la réflexion et possibilités d'anticipation et d'action... 

Comme grains utiles en rouages des réseaux...

J.Cimaz

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1. Où des corps physiques ont été décrits, existence prouvée par le calcul, puis, des décennies plus tard, effectivement découverts grâce à des appareils d'observation performants
2. 4ème rang à partir du haut, 3ème image à partir de la gauche..
3.cf la présence de Vélazquez  lors de la signature du Traité des Pyrénées.
4.cf ces travaux des chercheurs d'Aix qui interrogeant les processus de re-mémoration ont montré que le contexte sensoriel - couleurs, odeurs, températures, ambiance... jouait un rôle fondamental dans la création des connaissances les plus abstraites.




dimanche 25 août 2013

C'est ce jeudi 29 août 2013 !

Quoi ?

Un voyage ? Une sortie associative ? Pas mal en général et apprécié !

Une double et étrange sortie à ériger  en point d'orgue d'une résidence ?


qui...

qui ?

qui... d'une certaine  façon, s'achève...






De nombreux et sages proverbes sur savoir finir...
Dont on ne partage pas nécessairement la sérieuse et pédante banalité...

La densité d'un projet n'engendre-t-elle toujours de nouveaux départs de feux de réflexion ?
La réflexion n'avance-t-elle par remises en cause successives et dépassements d'obstacles épistémologiques ?

D'une autre façon s'entame  alors une nouvelle vie de l'oeuvre.

                                                        Laquelle et comment ?

Celle de ses relectures ou réécritures... ou réinterprétations...  ou nouvelles mises en scène ?  Ou nouveaux usages comme ceux que confère dans son écriture - actuelle - à de nouveaux mots du Moyen Age,  Jean-Pascal Dubost, poète ?

Comme  lorsque revenant sur textes anciens - textes ou images ou sons ou partitions ou théorèmes ou sophismes ou inventions - comme  du zéro par al-Khwārizmī, ou, en certaines de ses fonctions seulement, par les auteurs de tablettes Incas...


Exemples ?  A trouver en histoire des sciences et histoire de l'art...

Et là ?

Cette Biennale 2013 -Lyon 2013

Où une habilitation des Rias nous fait entrer de plein pied - préparation de journées professionnelles oblige...
Ou curiosité pousse...

En quoi le passage d'une "esthétique de la création" à une "esthétique de la réception" oblige-t-il à reprendre pour différencier et préciser ce que nous avons englobé dans le concept de "médiation"?

Approfondissements mutuellement avantageux pour concepts en jeu...

Lisez les vidéos de Thierry  Raspail responsable de  la Biennale de Lyon, de Gunnar B. Kvaran, commissaire cette année, ou quelques autres, quelques autres et textes et images...

Et évocations comme celle de Cremaster, de Matthew Barnett, exposition vue deux fois, dont les documents ont disparu en 2005, et qui  pourtant, n'a jamais fini de poser des questions...

Et là,  l'histoire de l'appréhension du projet de Didier Tallagrand se réécrit avant même que celui-ci soit terminé,  a posteriori, en broussaille de plus en plus dense,  d'écritures diverses qui s'entrelacent, s'écartent, s'aventurent, se tressent ou s'éloignent en voies d'explorations divergentes.

Et ce n'est qu'un début...


Bref une sortie  pour partager,
et réfléchir...
Et conviviale...
Et quelques surprises ?


Le chemin se situe entre la borne et le Rhône...


Et avec la présence de Didier Tallagrand, un humanisme et une rigueur appréciés,

Où nous rejoindra un moment Joan Casals revenant du travail,  et marqué par une belle visite passée d'une île aux faisans au bateau passeur et autres oiseaux. d'eau en son centre,  et animaux divers.

Souvenirs de lônes ?

Ile aux faisans du bout de ce chemin des castors...

Ile aux faisans ?  Plutôt, "N° 1 bis chemin de l'île aux faisans", une oeuvre très forte de Didier Tallagrand dont les seules photos ou planche photos connues, découvertes par hasard sur un site, d'une densité où  la forme fait sens et polysémie, d'autant qu'y interfèrent d'étranges contrats où s'échangent comme monnaie, les femmes royales, entre Vélazquez  et Bidassoa.

Une sortie sur chemin déjà peuplé lors d'une autre sortie associative en interrogations d'eaux et reflets traversables comme miroir en moto, retournement d'Orphée, et narcissimes et autres histoires...

Chemin donc encore lesté d'autres imaginaires...

Pique-nique prévu...(Repas tirés du sac + quelques partages...)   Et possibilités d'autres lieux en cas d'intempéries ou fatigues diverses ou d'envie d'aller boire un café en Pont-Saint-Esprit...

Histoire d'artiste, histoire d'historien étrange, histoire des Rias, histoires de voisins ou riverains...

Trame hétérogène d'histoires à construire avant d'aller en Saint-Paul-Trois-Châteaux au siège encore inconnu d'Angle-Art contemporain, association à laquelle Les Rias viennent  pourtant  d'adhérer...

Sensibilité à une esthétique de la réception  entrevue en photo d'une salle d'exposition ? Et à la conviction de la rédaction de cette étrange "L'histoire d'un oeil/ Un signe de la main", présentation de la 3ème partie de la collection Freddy Denaës.

Esthétique de la réception, histoire d'un oeil de collectionneur ? 

A découvrir...

En venant y voir des "histoires" d’artistes, ni documentaires, ni récits.(1)

Des réalisations visuelles inédites,  
concrétions  denses, composites  et, même si elles  avaient  une durée, a-temporelles. 



Intérêt artistique intrinsèque et, de plus, pour nous,  apport irremplaçable à l’appréhension de la complexité des  écritures  numériques... 
Si vous avez des micros, pensez au captage des sons...



Des formes actuelles et émergentes de transmission ? (2) Contradictions fécondes entre l’immédiateté des échanges et le travail dans la durée d’une création artistique étayée par l’histoire de l’art... (3) (4)

Des analyses et interprétations qui donnent de nouveaux sens au projet de Didier Tallagrand (à suivre). De riches outils pour préparer la double visite du 29 au chemin de l’île aux faisans et à "l’histoire d’un oeil".


 Jacqueline Cimaz
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1. Où le parcours linéaire de la structure canonique du récit serait remplacé par des créations inédites détournant éventuellement diverses figures de réthorique ou autres signes ou compositions pour faire sens dans l'image ? (cf certaines créations de Christian Bonnefoi ou d'Ida Karskaïa...) (cf aussi le travail des concrétistes brésiliens, d'un Joan Brossa, de Tapiès, du premier groupe de Granollers et de l'art conceptuel)


2. "Transmission", le mot de cette Biennale - urbanisation de la planète et horizontalité des échanges planétaires, notamment entre artistes. 

3. Les Rias, habilitées, participeront aux journées professionnelles des 10 et 11 septembre à Lyon. Et organiseront  sans doute, ensuite,  plusieurs sorties collectives à la Biennale.

4. cf  l’arbre renversé, un bel envoi de Régine Raphoz, ou son écriture plastique de la mémoire d’un tragique incendie, d'Athanor..



samedi 17 août 2013

De la part de Angle-art contemporain, renseignements sur l'expo du 29



Raoul
UBAC
Raoul UBAC

Bonjour,
Nous vous rappelons que l’exposition L’Histoire d’un oeil - 3ème partie / Un signe de la main est à découvrir tout l’été jusqu’au 15 septembre 2013.
Depuis la mi-juin sont exposées les œuvres inédites (dessins, photographies, peintures, objets et éditions originales) de la collection privée Freddy Denaës. Mais qui est donc ce fameux collectionneur ? Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, Freddy Denaës est éditeur aux Editions de l’œil et également producteur de films (Soulages, le noir et la lumière - Simon Hantaï…). Il collectionne et voyage depuis plus de 30 ans. Il troque, déniche, achète, échange des œuvres éclectiques par-ci par-là dans les ateliers d’artistes, les salons, les ventes aux enchères…
Au cours de ce 3ème volet du cycle d’expositions L’Histoire d’un œil, Freddy Denaës nous fait partager sa passion pour le travail d’artistes qui lui tiennent sincèrement à cœur. On peut citer le couple d’artistes Jean-Luc et Titi Parant avec qui il entretient une amitié de longue date. Il y a aussi Raoul Ubac à qui une salle regroupant gouaches et éditions est entièrement consacrée. Freddy nous confie d’ailleurs à son propos : « livre, image, œuvre, tout m’intéresse ! ».
Une centaine d’œuvres venues de tous horizons est à découvrir à Angle art contemporain. On y trouve par exemple une rare composition de Christian Boltanski immortalisée à la monumentale chambre Polaroïd, deux esquisses de Matisse, des héliogravures témoignant des interventions in-situ d’Ernest Pignon-Ernest… D’autres artistes vous sont peut-être inconnus, mais leurs œuvres n’en sont pourtant pas moins intéressantes. Il y a les visions irréelles du photographe hongkongais Karl Chiu, les vanités contemporaines de Matthias Olmeta, les collages figuratifs de la vie au quotidien du sud-africain Sam Nhlengethwa… Freddy Denaës nous fait voyager à travers les époques et les pays du monde entier.

EXPOSITION DU 19 JUIN AU 15 SEPTEMBRE 2013
José Ramon BAS - BELA - Joseph BEUYS - Christian BOLTANSKI - Michel BUTOR - Alexander CALDER - Eduardo CHILIDA - Karl CHIU - Serge CLÉMENT - Jean-Michel FAUQUET - Robert FILLIOU - Jérémie FISCHER - Gérard FROMANGER - Mario GIACOMELLI - Michel HAAS - Ken KITANO - William KLEIN - Raymond LAVOIE - Jean LE GAC - LUCEBERT - Franck K. LUNDANGI - Henri MATISSE - Jean McEWENN - Jonas MEKAS - Joan MIRO - Isabel MUNOZ - Sam NHLENGETHWA - Matthias OLMETA - Jean-Luc PARANT - Titi PARANT - Ernest PIGNON-ERNEST - Jan SAUDEK - Pierre SOULAGES - Carlos Figueira TCHALE - Joyce TENNESON - Raoul UBAC - Bram VAN VELDE - Luan XIAOJIE - Dominique ZINKPÉ
Angle art contemporain - www.angle-art.fr
Place des arts - 26130 Saint-Paul-Trois-Châteaux

NB. Des liens vers des renseignements sur les artistes de la liste ? Cf liens sur le site de Saint-Apollinaire-de-Rias, domaine "Les Rias", rubrique "Partenariats"  http://www.saint-apollinaire-de-rias.fr/rubrique.php3?id_rubrique=160#a-2649




samedi 10 août 2013

Deux livres offerts par Didier Tallagrand aux Rias

Deux livres offerts par Didier Tallagrand à l’association Les Rias et qui sont à disposition de tous en Bibliothèque-EPN aux Baraques. Une information quant au statut de ces publications/œuvres d’art, exploratoires, et créatrices d’une vision kaléidoscopique du monde, dense, polysémique, ouverte, vivante...

1. ...Que nuages ... Histoire et propos d’artistes... Musée d’histoire Jean Garcin : 39-45 L’Appel de la Liberté. Fontaine-de-Vaucluse. Département de Vaucluse 2010


Tel réseau dont les nœuds aux carrefours de récursivités diverses – se chargeraient d’hétérogènes dialectiques, se figeant en instantanés-images et images mobiles lourds de menaçantes fumées.

De ces variations sur répétitions, qui, comme sédimentation/érosion en plage de Bauduc, allers-retours à vapeur entre étangs clandestins au petit matin, refrains ou plis en soie fripée, invoquant, convoquant ou révoquant (1), creusent la pensée d’infinies nuances, et, apprivoisant/doutant/ malaxant lieux et époques, prenant tant le temps, la font avancer.

Comme récurrences de Pablo Garcia, Retirada, Rivesaltes & autres camps... « Mes intérêts sont surtout centrés sur l’instinct de « survie » exprimé par les moyens plus ou moins honorables que l’on connait et sur le fait de garder une conscience politique ainsi qu’une volonté d’engagement malgré les difficultés du quotidien. » 
L’actualité de ce questionnement... Où ne peuvent être amalgamés les non-dits des survivants sur les camps (cf expo Germaine Tillion que nous étions allées voir en petit groupe avec Sylvette Béraud-Williams), la difficulté de dire l’indicible soulignée par Semprun, et les comportements opportunistes et collaborationnistes.


Pablo Garcia & Rivesaltes

 Ces désobéissants civils de ce plateau devenus « Justes ». Vigilance à renforcer quand « le monde est peuplé de masques pour dire le même visage »(2).

Accouplement de chars ? (3)  Très chouette. Et pourquoi pas bientôt, rêve de logique coloniale en Mars ?  (4)

- Robert Morris et son action contre la guerre du Vietnam et autres guerres... Et bien sûr Didier Tallagrand, pionnier, orchestrateur, compositeur de ce travail... et aussi artiste, avec là, la légèreté d’une forme utilitaire s’opposant au poids de sa couleur en sombre contexte où s’amoncellent les nuages.

L'installation de D.Tallagrand

Quoi de plus léger qu’une manche à air ? De plus lourd que ce noir renvoyant à celui de sinistres brassards ? Mais aussi poche amarrée ouverte comme voile aux grands vents et leur résistant? Champ libre au souffle de la mémoire des résistances et position d’un espace aérien lourd de menaces diverses, la noirceur des causes de guerre étant souvent liée « au territoire et à ses représentations ». (5) L’œuvre se donne à voir comme « hypallage » (6) plastique, nouant souffle des mémoires et espace mémoriel. - Où Bernier rappelle comment la dimension écologique permet d’appréhender l’émergence de logiques de guerre pour le contrôle des ressources (7).
Une manière humoristique de traiter les problèmes, « le but étant une libération mentale permettant la réflexion et non un appel à la panique. »

Bref un livre dont la richesse n’est qu’effleurée et ouvert à la diversité des Parcours.

A lire et relire...  Un très beau livre...

Et peut-être, un jour un prolongement de résistances dans un domaine  qui pourrait s'élargir aux inégalités des rôles  et autres questions de la parentalité  et de la vie professionnelle et personnelle  dans un contexte familial et intime en mutation ? (8) 



2. ... Des  paysages  en  marchant     de  rb & Cie


Une très belle structure faite de photos, de planches photos, de plans, de projections, schémas, d'écritures logographiques

et de concepts :

- Au début,  les rencontres, d'abord avec le site. .

                         C'est dans le partage d'une promenade que les choses se fabriquent...
- hypothèse : On n'est pas dans le produit d'un sol, on est le produite de l'action qu'on y mène...
                            - C' est par le débat... Spécificités, acteurs, usages...
- schémas         - Comment peut-on définir?
                                                       - Promenades
                                                                             - Utopies
                                                                      - plannings.... discussion, adhésion...
                                       - élagage, réutilisation
                - postulat : favoriser le végétal...
                                                           - concertation
                           - voir  impliquer  ramasser  rencontrer  mesurer   glaner
- esquisses   plans   images
                                                                          - La réflexion va se porter...
                                  - Structures végétales...
                                        Concertation
                    - inventaire... existante              - Analyse inventive
                                   - Espace public                - Les habitants...
                                                   - ...adaptés au milieu...

                              - Choix esthétiques  où le texte tête-en-bas s'enracine dans le sol...

                                                  - Des paysages    en  marchant 
                            - Réfléchir        pour des projets        en commun          mieux partagés   
                    texte a l'envers ancré en sol       illisible comme absorbé


Entre autres réalisations 



Magnifique





Et du sens : l'ancrage du langage dans le paysage. 

Le logographique au service de la démarche 

Une idée de Nature imprégnée de Logos...




A savourer...




                                                            L'éloge de la complexité. 




Nos remerciements à Didier Tallagrand...




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Notes 

1. cf cit de Deleuze par Eve Duperray 

2. Zad Moultaka. Une réversibilité du constat à ne pas omettre... Masques pour résistants, masques de la clandestinité, masques de protection, et à l'opposé, masques des bourreaux, masques pour épier et surprendre....

3. LP.LT. On pourrait aussi évoquer Ghelderode et la reproduction des pièces de monnaie... 

4. Où s’enverraient de nouvelles "Filles de La Rochelle" ?  Entre P. et reproductrices pour Nouveau Monde ? "Femmes de confort ?" Aucune analyse pertinente de cette chanson (qu’on apprend gentiment à l’école ! Ou ailleurs en version paillarde !) ne se trouve sur le Net ! Et pourtant ! Question pour D’Agata
En 1907, manifestantes suffragettes. Vote des femmes (en France ) ? 1945 ! Et l’ambigüité des quotas  électoraux  actuels ? Y Dolores ? Les hommes agiraient par raison, et les femmes par passion ? Et le travail que doit faire une femme dans des postes de responsabilité en milieux traditionnellement et quasi exclusivement masculins... Et même Frida Kahlo (1907-1954) (« Diego Rivera était l’époux de F.Kalho.» Bien sûr ! Mais est-ce ce qu’on lit couramment ? ) L’intériorisé ! Que sont devenues après la Libération ces femmes résistantes qui y avaient contribué. A voir... Le babyboom bien sûr, redonner la vie... Cependant, quel pourcentage de femmes ingénieures dans le monde en 2013 ? Architectes ? Menuisières ? Et ces femmes engrillagées ? Et ces épouses légalement violées, battues... N'y a-t-il en ce domaine aussi des résistances à poursuivre - quand se pratiquent encore en certaines cultures, les mutilations sexuelles?

Et tout cela, ce que remue la densité ce livre, sa conception, où la mémoire se conjugue avec la création, aboutissant à l'extraction de deux images d'une force inouïe du tréfond de la mémoire et de l'enfance et qui semblent tout expliquer.
- la première, celle d'une femme tondue en place publique, une voisine qui avait eu le tort d'aimer un soldat allemand, mais n'avait jamais dénoncé qui que ce soit, bien au contraire. Gouaille populaire. Là, visage impassible, fermé, terne. Après la perte de l'homme aimé, de toute façon, un indéfrisable pour qui ? La sourde réprobation de la population convoquée et apparemment obligée d'être là, tous âges confondus et même les jeunes enfants. Résistants de dernière minute sans doute...Une scène réapparue avec une étonnante précision. Comme un Delvaux. Différente de ce qui était présent en mémoire, à quelques kilomètres de là, dans un tout autre milieu social... L'interdiction de jouer avec la fille de la femme française qui venait visiter l'officier allemand pour lequel on avait réquisionné une partie de la maison des grands-parents. Un homme très poli, correct, qui regrettait son épouse et son piano, mais auquel on ne parlait pas. Comme dans "le silence de la mer". Vercors... Une interdiction jamais transgressée... Un milieu où on sait se tenir... Baptême républicain oblige.
- la seconde, tout aussi nette, légèrement postérieure. Un maire ceint d'une écharpe tricolore qui remettait une médaille à une mère méritante, mère de 6, 7 ou 8, peut-être 9 enfants. Visage rond, rose et lisse, air béat et stupide. Et ma mère, l'institutrice à la classe ainsi peuplée, agacée des questions que lui posait sa fille. "Mais tais-toi donc!" Après cette femme dont le nom m'est revenu, comme celui de la femme tondue, deux autres distinguées, moins méritantes, par ordre décroissant du nombre d'enfants... Des relents d'extrême droite...

Un passé balisé - père FTP, "ni Dieu, ni maître", grand-père FFI, franc-maçon,  aux grandes responsabilités régionales... grand-mère, suffragette et citant Louise Michel... Moins de 15 ans plus tard, en pleine guerre d'Algérie, franquisme perdurant, le train de la presse en langue interdite qui tordait les poignets...

Fiction ou réalité ? Quelle importance? Tout ça pour dire combien ce livre au concept historico-artistique, qui a priori parait petit, fait éclater la complexité du monde, même en l'enserrant dans une manche à air.

5. Chaque guerre n’a-t-elle abouti à de nouvelles cartographies ? Frontières françaises et allemandes, incluant ou excluant Alsace et Lorraine, carte des empires coloniaux ou schéma d’échanges commerciaux comme celui d’un commerce triangulaire qui en quelques siècles a vidé l’Afrique de ses forces vives... Et si là-dessus, côté maternel,  un lointain cousin féru de généalogie vous découvrait un ancêtre commun, armateur nantais nanti d'un "titre de propriété de 10 nègres" ? Certes, on n'est pas responsable de ses ancêtres, ni, d'ailleurs,  de ses descendants...

6. Figure poétique créée par le déplacement d’un mot... « verte » de « herbe » à « souris », dans la comptine, «les poches heureuses » des « Quatre chemins » (ed. Cheyne) de Jean-Pascal Dubost qui a beaucoup fait travailler sur l’hypallage, intégré dès lors, pour les participants, à des pratiques usuelles d’écriture. Un court-circuit densifiant celle-ci, à côté d’autres figures de rhétorique... L'inscription de l'axe paradigmatique dans l'axe syntagmatique... Ne peut-on transposer du texte à l'image ? 

7. Dans un contexte de croissance accélérée de la population mondiale...

8. A cet égard, et par rapport à la situation de guerre, un roman intéressant de Franck Pavloff, l'auteur de "Matin brun", " Le pont de Ran-Mositar" (Albin Michel 2005)







dimanche 4 août 2013

Vieille lune de marécages...


La fin d'un travail de création  -  presque -  magnifique, intégrant les réponses  puis instituant  la rupture dans une création unique  artistique   qui  faille le processus  comme nappe de charriage hétérogène et parente...

Un choix et un agencement qui, a posteriori, paraissent aller de soi, et pourtant un très long  travail.... Profondément original et unique.

Un résultat  plébiscité par tous lors des nombreux et divers recueils d'avis...




 
 
 




Et maintenant l'impatience dans l'attente de 54 cartes d'art

                                                                     comme suites de récit d'Amadou Hampäté Bä




Quels panoramas choisis?
Quelle composition de chaque famille ?
Quels rapports entre les familles ?


La pièce maîtresse de la création de Didier Tallagrand, dont rien n'a filtré, hors de tous essais ou travail de médiation pour appréhender...


Quelque chose dont on sait qu'on pourra l'identifier comme du Tallagrand, mais dont on sait aussi que cela sera inédit, polysémique, lourd de ces troubles investigations comme incursions sous-marines dans la complexité de l'époque et de ces lignes de devenir où futur et origines se rejoignent...


Un lourd et moite et pétrifié clair-obscur qui court-circuite le temps, le fige et le taraude, et l'identité, un peu comme en films de Chris Marker, texte de Glissant ou jungles de Matta,  distanciés  en étranges songs....


Des cartes en archipels de sens...

                                                     Gués d'îles ou de pas...



Sont-ce là les "photos" qu'Il doit amener d'un jour à l'autre ?


D'une imprécision qui fait monter l'attente...



Ophelia Escriu