lundi 15 juillet 2013

Un projet qui parle, se réalise, labourant en profondeur le réel...

Collection de masques - plus de 70- avec la spécificité de chacun et l'unité de l'ensemble dûe à un traitement numérique qui déconstruit pour reconstruire...

Unité globale n'exluant pas la constitution de sous-ensembles, liés à des proximités de style de vie, familiales, de familiarité avec d'autres types de lieux où se retrouve par exemple la prégnance de la mer, de l'eau...

Lieu originel et final...

Le cinéma japonais a fait connaître comment les vieux - hommes ou femmes -partaient mourir dans la montagne pour ne pas être bouches inutiles pour la famille.

Dans les  îles de l'Atlantique, où les touristes collectionnaient gorgones ou concrétions  ou boules de verre, comme  rappels de  vieilles traditions nauffrageuses, les hommes âgés se pendaient dans le grenier et les femmes se noyaient dans les vasais (chenaux amenant l'eau de mer dans les marais salants), et ce,  encore,  il y a une  cinquantaine d'années.

Les ados, eux, apprivoisaient l'idée de la mort et de la vie en nageant vers le large au plus près du point de non retour...

Tout cela ou autrechose, du plus lié à la vie d'ici, au travail paysan, affleure dans ces masques à la simplicité lourde de sens.

Comme ce flamand  (Tiens donc, marin lui aussi - de la Méditerranée)

L'offre au public d'un parcours dense, polysémique, où la forme fait sens et sens profond - cette "biquette" affable, témoin  aimé de la tragédie... Sens encore indicible...

Quand le travail numérique de simples photos -choisies par chacun- travail reposant sur une procédure brève et simple, entraîne vers les profondeurs abyssales de l'inconscient individuel et collectif  et des mythes et archétypes antiques...

La profondeur de l'expérience ressentie par tous, même par ceux qui ne font que se faire photographier derrière le masque choisi.

Prêter son corps au masque, accepter l'anonymat en laissant le nom à l'animal -quand, Lacan l'a dit, l'inconscient est structuré comme un langage. Une expérience artistique, singulière et unique qui ne peut ne pas marquer chacun des participants. .

Tallagrand invite à fouailler les origines de l'humain comme dans "L'île aux faisans", il fouaille aussi celles de la planète  (Ou l'inverse ou les deux car rien n'est simple ni univoque)

La création matérielle des masques ensuite. Imprimer, agrandir, coller sur le carton, découper au cutter, fixer la tige... Autant  d'opérations  matérielles où disparaissent, assagies, les rides de l'eau de la rencontre  avec les archétypes et ressacs conducteurs de  l'inconscient collectif.

Une expérience artistique qui parait fondée sur concepts jungiens. - qui, du moins, peut se lire de cette perpective.  Ce qui  fonctionne très fort...

Mieux comprendre ainsi la distinction entre expérience artistique, cette expérience artistique qui participe de l'indivuation et la culture produit social. Mais où l'art ne peut, par essence ou définition, être marchandise...

A suivre certainement, approfondir ou remettre en cause...

Un  Angle d'approche cependant qui parait ouvrir du lisible quand la force de l'expérience  appelle les interprétations.




                               

Photos de Didier Tallagrand au marché de Vernoux







Indisciplines  sous-marines
en  Patagonie...

                                                                         




Ou la preuve qu'une oeuvre se définit par la totalité de ses règles.
Changez la procédure et le sens se perd;.
ou un ailleurs à définir par de nouvelles règles.
Mais comment concevoir celles-ci ?



Même si Avogrado aidait...